Un ciblage de l'inflation à 2%

De manière plus précise, l’objectif de la BCE est de contenir un taux annuel d’inflation de moyen terme inférieur à proche de 2 %.

La politique monétaire de la zone euro se définit par ailleurs par l’intervention d’une autorité monétaire unique, la BCE, qui est chargée de la politique des taux d’intérêt directeurs. Elle a, dans sa mission d’origine, divers instruments à sa disposition, tels que des opérations d’open market (intervention sur le marché monétaire pour réguler la quantité de monnaie à laquelle les banques peuvent accéder), mais également la constitution de réserves obligatoires imposées aux banques commerciales rémunérées sur des comptes ouverts auprès des banques centrales nationales.

C’est la BCE qui est responsable de l’augmentation ou de la diminution du taux de réserves obligatoires ce qui a des conséquences sur l’évolution de l’octroi de crédits aux agents économiques par les banques de second rang.

Par conséquent, les pays à forte inflation ont accordé beaucoup plus d’indépendance à leur banque centrale, avec un objectif de stabilité des prix intégré dans ses statuts officiels. Rendre la banque centrale indépendante, avec une cible d’inflation explicite, permet à cette dernière de résister plus facilement aux pressions politiques.

Comme indiqué par le Tableau 5.4, ce taux cible se trouve en général autour de 2 % dans les pays développés, mais il est plus élevé dans les pays en développement.

Dès 2012, 28 pays avaient adopté le ciblage de l’inflation, reposant en général sur une fourchette d’inflation jugée acceptable. La Nouvelle-Zélande, qui avait une inflation élevée en 1989, a été pionnière en matière de ciblage de l’inflation.

Dans le cadre de la zone euro, la BCE est politiquement indépendante des gouvernements. Sa création et ses objectifs reflètent l’héritage de la Bundesbank, la banque centrale allemande, et par conséquent elle est plus indépendante que la Réserve fédérale américaine ou la Banque d’Angleterre.

La BCE définit ainsi sa propre politique monétaire en fonction de son objectif (stabilité des prix définie comme un taux d’inflation proche mais inférieur à 2 %). Ce taux d’intérêt peut être plus approprié pour certains pays membres que pour d’autres.

En particulier, après la crise financière, le chômage était faible et en baisse en Allemagne, alors que dans les pays du sud de la zone euro, comme l’Espagne et la Grèce, il était élevé et en forte hausse.

De nombreuses plaintes et réactions furent émises quant à la politique monétaire de la BCE, jugée trop restrictive sur une période trop longue au regard de la situation économique de ces pays.

Nous pourrons approfondir ce questionnement dans le dernier point de la section concernant les difficultés de coordination des politiques monétaire et budgétaire dans la zone euro.

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